L’Université et la recherche traversent une crise sans précédent depuis 20 ans.
Depuis près de 3 mois, des facultés n’assurent plus les cours, des enseignants et des chercheurs défilent dans la rue, rédigent des motions, bloquent les rouages administratifs sans que le gouvernement ne montre une vraie volonté de dialogue et de remise à plat des réformes dont la très grande majorité des gens s’accorde à penser qu’elles sont mauvaises pour notre système de recherche et d’enseignement.
Vous avez sans doute tous écouté ce que Fillon a dit concernant notre mouvement lors de son intervention sur France Inter le 22 avril au matin. Après avoir prudemment délivré quelques messages lénifiants sur l’excellence du travail accompli par les personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche – contredisant ainsi le discours habituel sur la médiocrité de notre système mis en avant pour expliquer la nécessité des réformes qu’ils entendent mener- pas un mot n’a été prononcé sur le maintien du rôle d’opérateur de recherche des EPST. C’est pourtant l’un des préalables mis en avant par l’ensemble des acteurs, organisations syndicales, associations, et directeurs d’unités pour l’ouverture de véritables négociations avec les acteurs de la recherche. Ce silence assourdissant n’est évidemment pas le fruit du hasard, il est lourd de menaces pour la survie de nos organismes. Un tel autisme du gouvernement associé au discours consistant à dire que le mouvement de protestation au sein des universités est un mouvement minoritaire, n’appelle qu’une seule réponse : être tous ensemble dans la rue le 28 avril pour continuer à affirmer notre détermination à s’opposer au démantèlement des organismes de recherche et à l’attaque en règle de l’enseignement supérieur, que ce soit au travers du nouveau statut des enseignants chercheurs ou de la réforme de la formation des maîtres. Les provocations répétées du gouvernement qui continue à refuser un véritable dialogue avec la communauté universitaire et les organismes de recherche et qui inlassablement met en place, brique après brique l’ensemble de son projet de marchandisation des savoirs doivent nous trouver tous ensemble mobilisés, nombreux et déterminés. Si nous voulons montrer que nous sommes tous opposés au sens de ces réformes, que la majorité de notre communauté y est vraiment hostile, il faut que chacun et chacune d’entre nous y consacre le temps et l’énergie nécessaire. Notre mouvement est peu relayé par les médias.
Si nous voulons être visibles, il nous faut sortir de nos laboratoires. Afficher une page web «labo en lutte » ne peut pas suffire. C’est de la responsabilité de chacun de prendre sa place dans ce mouvement de résistance. Demain, il sera peut être trop tard !